Auckland

Auckland

mercredi 4 novembre 2015

www.dramatongue.com

Non non non je ne vous ai pas oubliés. Mais j'ai été trèèèèèèès occupée. Explication:

Il y a quelques semaines je parlais de l'énergie du renouveau, et bien pour ceux que ça intéresse voici concrètement ce qui en découle: j'ai lancé ma propre entreprise. Je suis maintenant professeur de FLE (Français Langue Etrangère) freelance. Yes, madam!

Moi qui avais toujours pensé n'avoir pas la moindre fibre auto-entrepreneuse, je découvre un tout autre monde que celui dans lequel j'évoluais jusqu'ici. Un monde qui fourmille de possibilités, un monde en pâte à modeler ou tout est imaginable et potentiellement réalisable. Un monde en feuille de papier qu'on peut plier et déplier à sa guise pour créér son univers.  Un monde Dramatongue.

Dramatongue?
Drama (théâtre) et Tongue (langue). L'apprentissage du français par le théâtre. 
Et pour les plus jeunes (de 0 à 5 ans, avec leurs parents), des ateliers liant chansons, comptines, histoires et jeux. Des moments où la langue se vit et se met en scène à travers le corps.

La meilleure façon d'apprendre une langue. Tout comme L'Or est le meilleur café du monde. Indiscutable.

L'idée me titillait déjà depuis longtemps (des mois, des années, une decennie?), et puis un jour j'en ai eu assez d'attendre je ne sais quoi d'ailleurs, et je me suis lancée. J'ai pris mon téléphone, ai visité et réservé des salles, acheté une photocopieuse, embauché Mr B comme assistant chef informatique (il insiste!). On il a réalisé des affiches/ créé un site web/ fait des fichiers Excel à tout va/ recadré les affiches/ débugé l'ordinateur/ imprimé les affiches en différents formats (oui, mes capacités informatiques sont assez limitées). Et Dramatongue était né.

Les ateliers ont commencé mi-octobre. Au nombre de trois: un cours pour adultes de français par le théâtre, et deux ateliers pour enfants. Le théâtre a tout de suite bien marché et les ateliers enfants démarrent lentement mais sûrement.

Un petit bilan:

J'aime:
-créer mes propres programmes et faire ce que je veux
-travailler pour moi (sans chef, sans réunion, sans réunion, sans réunion!)
-trouver sans cesse de nouvelles idées
-chercher des moyens de donner vie à ces nouvelles idées
-faire ce que j'aime vraiment (le théâtre, le FLE, l'écriture)
-partager mon enthousiasme et rencontrer des gens qui aiment notre langue au point de vouloir l'apprendre ou la perfectionner ici en Nouvelle Zélande.
-porter plusieurs casquettes (créatrice, prof, visionnaire, chanteuse, actrice, metteur en scène, chef du marketing)

J'aime moins:
-le côté marketing. Je n'avais pas du tout mais alors pas du tout ça dans la peau (en plus j'étais fonctionnaire!). Ceci dit, j'apprends beaucoup et je gagne en confiance. Je ne sors plus sans mes cartes de visites, mon rouleau de scotch et mes affichettes. Même pour aller au parc, surtout pour aller au parc. J'engage la conversation avec toute personne se trouvant dans mon champ de vision. Facile à faire au parc avec les enfants, cela reste dans mon domaine limité de capacités. Après quelques échanges, les gens demandent presque toujours si je travaille ou si je m'occupe essentiellement de mes enfants. Et là, v'lan, je leur agite ma carte sous le nez. Bon, pas immédiatement immédiatement, mais vous avez l'idée.

Voilà. Une autre chose que j'aime un peu moins c'est de devoir travailler tard le soir quand les filles sont couchées car c'est le seul moment où je peux le faire. Mais c'est évidemment le lot de beaucoup de parents. Bon, il est d'ailleurs tard donc je vais aller me coucher pendant que de l'autre côté de la terre en Europe les restaurants se remplissent pour le déjeuner.

Mais avant de partir, il me reste à vous demander d'aller voir par là. Si si si, vous n'allez pas vous en sortir comme ça:


Dramatongue vous remercie et vous souhaite une excellente journée/soirée/nuit. A bientôt!









jeudi 8 octobre 2015

La terre va trembler!


La terre va trembler jeudi 15 Octobre à 9 heures 15.

A la maison, au bureau, au café, dans n'importe quel lieu, on va suivre le principe du Drop, Cover, Hold: on va se mettre à genoux, s'abriter sous une table solide ou sous ce qu'on trouvera et attendre que ça passe.





Cet exercice proposé par le gouvernement s'appelle New Zealand Shake Out et vise à préparer la population à l'éventualité d'un séisme. Il faut savoir que le pays est situé sur la "Ceinture de feu" du Pacifique où les plaques continentales entrent fréquemment en collision provoquant une importante activité sismique. Et bien sûr tout le monde ici garde en mémoire ce jour noir de février 2011, où un séisme de magnitude 6,3 dans la région de Canterbury (île du Sud), autour de Christchurch, a causé la mort de 185 personnes.

Donc, la nation va se préparer en choeur puisque à ce jour plus d'un million de participants se sont enregistrés sur le site NZ Shake Out. 


On n'est pas obligé de s'inscrire, ni même de respecter la date et l'heure, mais c'est quand même plus sympa de sentir que l'on fait ça tous ensemble. Les entreprises participent aussi, et même si M. B a rigolé en disant qu'il n'allait quand même pas se mettre sous son bureau avec ses collègues, je suis sûre qu'il va suivre le mouvement.

Pour ma part à cet heure le jeudi je suis habituellement à la maison avec les filles, en train de décoller des restes de nourriture du plancher, ou bien d'empêcher Miss I de tirer les cheveux de sa soeur, ou encore d'installer Miss A dans sa poussette afin de pouvoir prendre une douche tout en la surveillant d'un coin de l'oeil à travers la buée de la cabine de douche (oui, j'ai des matins très fun!). 

Trouvant l'idée de cet exercice très intéressante, je me suis dit que j'allais le suivre avec les filles. Qu'à 9h15 jeudi prochain on se mettrait toutes les trois sous la table pendant une minute et puis voilà. 

Un peu facile mais on aura quand même l'impression de faire partie d'une préparation à grande échelle. Et puis ça permettra aux filles de ne pas être trop surprises si jamais elles doivent refaire cela à la crèche. Quoi qu'à leur âge elles passent beaucoup de temps à fureter sous les tables donc il n'y aura pas vraiment d'effet de surprise. 

Affaire bouclée donc.

C'est ce que je pensais. Et puis en me rendant sur la page "Nouvelle Zélande" du site de France Diplomatie qui prodigue des conseils aux visiteurs dans le monde, je suis tombée là-dessus:


Certaines régions de Nouvelle-Zélande sont situées dans une zone de forte activité sismique. Les recommandations de base sont les suivantes :

A l’intérieur :

  • s’éloigner des fenêtres, des murs extérieurs, de tout meuble, tableau, luminaire susceptibles de se renverser ;
  • s’abriter sous une table solide ou tout meuble résistant ou rester debout sous un encadrement de porte ;
A l’extérieur :

  • s’efforcer d’atteindre un espace libre, loin des arbres, poteaux électriques, murs ou bâtiments ;
  • dans la voiture, s’arrêter au bord de la route et attendre à l’intérieur la fin des secousses.

 Ah. Me voici donc en quête de l'endroit où se cacher à trois... Notre table de cuisine est près d'une fenêtre et dans une aile de la maison construite sur pilotis, donc se cacher dessous ne me semble pas très judicieux. La seule autre table que nous possédons est également à proximité d'une fenêtre et d'arbres. Rester debout dans un encadrement de porte est peut-être préférable, mais beaucoup moins fun que sous la table, avouons-le. Je ne me sens pas du tout crédible dans mon rôle d"'organisatrice d'alerte au séisme" si tout ce que je fais est de dire aux enfants:" allez, maintenant on imagine que tout bouge et nous on reste debout là et on attend que ça passe...".

Devrait-on alors sortir? Le seul espace libre loin des arbres, poteaux et bâtiments est au milieu de la rue, mais bien sûr si on reste la une minute on court le risque de se faire écraser par un automobiliste ne participant pas à l'exercice (car ceux qui participent seront arrêtés sur le bord de la route).

Hum... Il me reste une semaine pour trouver l'Endroit où nous cacher. 

Mais ce n'est pas tout: selon France Diplomatie, d'autres mesures s'imposent:

Il est recommandé de stocker eau, piles, allumettes, lampes électriques, trousse médicale de première urgence, radio, bougies, vivres, quelques médicaments (la liste est disponible à la dernière page de chaque annuaire téléphonique).
Dans tous les cas, il faut conserver son calme, suivre les instructions données et attendre les secours, si nécessaire. Tout séisme important est suivi d’une série de secousses secondaires.
Si un tremblement de terre se produisait lors d’un séjour touristique, il est recommandé à nos ressortissants de prendre immédiatement contact avec leurs familles ou leurs proches afin de les rassurer sur leur sort ou, le cas échéant, en cas de problème de communication avec l’extérieur, avec l’Ambassade de France.

Et une fois que j'aurai rassemblé tout ça, où est-ce que je vais le stocker, hein? Ce qui me paraissait si facile commence à devenir complexe. Et puis de toutes façons je suis presque sûre que jeudi prochain à 9h15 j'aurai tout oublié et serai en train de faire de grands gestes à travers la vitre de la cabine de douche pour empêcher Miss I de tirer les cheveux de sa soeur assise dans la poussette.

Oh well. J'étais pourtant pleine de bonne volonté.



jeudi 17 septembre 2015

De l'énergie du renouveau

Un départ. Une arrivée. Une énergie nouvelle. 

Malgré la fatigue accumulée des nuits hachées (ah, ces poussées dentaires qui durent des mois!), je suis en plein renouveau. Personnel et professionnel, les deux étant intimement liés.

J'ai tout d'abord renoué avec le théâtre et me suis présentée à des auditions pour jouer dans une pièce d'amateurs. Tout se passe par auditions ici, il faut prendre contact avec les metteurs en scène et souvent préparer un extrait de la pièce.  Et... j'ai été prise pour jouer un rôle dans une pièce d'Agatha Christie! Moi qui adorais jouer quand j'étais au lycée, je me suis demandée ce qui m'avait éloignée de la scène durant vingt ans  si longtemps. Je suis donc en train d'apprendre un rôle tout en faisant la cuisine, ce qui déconcerte beaucoup Miss I qui me regarde en me demandant "Qu'est-ce que tu dis, maman? Mais à qui tu parles?".

Et puis, j'ai découvert par hasard Diane Foreman, une auto-entrepreneuse kiwi dont le livre In the Arena m'a donné des ailes:


Inconnue en France très certainement, mais elle est devenue mon modèle. Et je suis sur le point de monter ma propre entreprise dans le domaine de l'éducation et du théâtre. 

Moi qui était bien contente d'être fonctionnaire en France car j'avais la sécurité de l'emploi, je suis en pleine métamorphose. En pleine renaissance: une femme nouvelle. Parce que de toutes façons je n'ai rien à perdre mais tout à gagner, je laisse parler la créatrice en moi. Et ça fait un bien fou.

Suspense suspense... La suite au prochain numéro!


lundi 7 septembre 2015

Pourquoi partir vivre à l'autre bout du monde?




Une petite escapade (sans les enfants!) au Musée Maritime qui  retrace notamment le parcours de ceux qui sont venus peupler la Nouvelle-Zélande: des premiers colons polynésiens entre 500 et 1300 après JC qui établirent la culture indigène Maori, aux explorateurs européens (Tasman 1642, Cook 1769, De Surville peu après), jusqu'à nos jours. 

Pourquoi quitter sa maison pour une terre presque inconnue à l'autre bout du monde?

Certains fuyaient une vie difficile, tandis que d'autres suivaient la promesse d'un avenir meilleur ou cherchaient l'aventure.
  


Dans notre cas, c'est certain, nous recherchions l'aventure! Nous n'avons tout de même pas sauté les pieds joints dans l'inconnu comme nous l'aurions peut-être fait à l'âge de vingt ans. Chéri (que je vais appeler Mr B dorénavant) avait un contrat avant de partir, ce qui veut dire visas de travail pour nous deux. Précieux (et coûteux!) sésames.

On avait toujours rêvé de partir vivre à l'étranger ensemble. Nous l'avions déjà fait chacun de notre côté avant de nous rencontrer (Grande-Bretagne et Emirats Arabes Unis pour moi, Maroc et Finlande pour Mr B), et on ne pouvait pas concevoir de passer le reste de notre vie au même endroit. J'étais d'ailleurs sur le point de demander une mutation dans les Dom Tom quand j'ai rencontré Mr B. Quelques années, une maison et deux enfants plus tard, c'était le moment. Un peu à contre-courant, quand tout le monde commence à (bien) s'installer dans la trentaine et à rembourser un prêt immobilier tous les mois, on a regardé la carte et on a fait la liste des pays où on voulait aller. Pour moi, c'était "n'importe où sauf... là où c'est dangereux, pollué, mysogine, trop religieux, trop froid, trop grand, trop étouffant, trop bétonné..." Au final, la liste des pays où je ne voulais pas aller était assez longue. Et il y a eu cette opportunité pour Mr B, un job soit en Australie ou en NZ. Deux pays qui étaient dans la bonne liste et où en plus on parlait anglais, ce que nous percevions comme une vraie opportunité pour nos filles (et pour nous aussi).

L'entretien s'est fait au téléphone, dans la langue des All Black. Mr B s'est bien débrouillé et a été invité à faire 30 heures d'avion pour venir voir 15 jours comment ça se passait sur le terrain au coeur de l'hiver néo-zélandais. Il est venu, ça lui a plu, il a signé son contrat et a repris l'avion dans l'autre sens. Notre deuxième fille est née 10 jours plus tard, et trois mois après on prenait place dans un A380.

Le visa de travail (valable entre 1 et 3 ans) est lié à un seul et unique emploi. Ironiquement pour Mr B, son visa stipule qu'il doit impérativement travailler au sein de sa compagnie actuelle, tandis que moi qui ai profité d'un "partnership" (sorte de rapprochement de conjoint pour conserver le langage de l'Education Nationale), je peux travailler où je veux. Mais si Mr B perd son emploi, son visa n'est plus valable et là les choses se corsent... C'est arrivé à la locataire qui nous précédait dans la maison, ayant perdu son travail, elle a eu quelques semaines pour retrouver un employeur qui sponsorise son visa, faute de quoi elle devait quitter le territoire. Elle est partie.

Les démarches pour obtenir un visa sont longues et n'ont rien à envier à la paperasse française. Nous avons mis du temps à réunir les documents, faire les passeports, passer les visites médicales avec un médecin agréé par Immigration NZ qui ne se trouve que dans trois villes de France (Bordeaux, Nice, Paris), avec radios des poumons pour les adultes, faire traduire des diplomes, obtenir des extraits de casier judiciaire etc...

Une fois tout cela envoyé et approuvé, on était prêt! Le travail de Mr B l'attendait, et l'aventure pouvait commencer. Au Musée Maritime, comme dans beaucoup d'endroits, on n'oublie pas de rappeler le rôle que joue l'immigration dans ce petit pays du Pacifique:

Les rivages de la Nouvelle-Zélande acceuillent toujours des immigrés. Notre nation continue à être façonnée par les diverses personnes qui viennent s'établir ici. Nous arrivons peut-être ici par des chemins différents mais nous partageons tous le même futur.
On se sent bien acceuilli, non?




lundi 31 août 2015

Changement de drapeau?



1er Septembre, 1er jour du printemps. Officiellement s'entend, car la pluie est au rendez-vous ce matin, mais les températures sont douces avec 18 degrés.

A la crèche les enfants ont parlé drapeaux ces temps-ci. La Nouvelle Zélande est en effet en train de réfléchir au choix d'un nouveau drapeau. Voici l'actuel, avec l'Union Jack (marquant l'union avec le Royaume-Uni), et la Croix du Sud (symbolisant l'appartenance de la NZ à l'hémisphère sud):


Après des mois de concertation publique, 40 drapeaux sont maintenant en compétition. Les voici:

Jolis, n'est-ce pas? On retrouve la fougère, le Koru (symbole de renaissance, croissance, force et paix), les étoiles, Matariki (constellation des Pléiades)... Je trouve ce travail autour des symboles de la Nouvelle Zélande très créatif. Le pays se redéfinit autour de son drapeau, ce qui implique une vision et une redéfinition de son identité. On semble globalement se détacher du Royaume-Uni et revenir à une identité maorie, mais pas seulement. Chaque design nous propose une vision du pays.


A la crèche les enfants ont discuté des couleurs, des symboles, et ont choisi ceux qu'ils préféraient. 

En fait il n'y en a plus que 39 car un a été retiré.

Et aujourd'hui 1er Septembre, le choix va se réduire à quatre drapeaux sélectionnés par un comité qui a pris en compte les opinions du public. Suspense suspense....

Mon préféré est Manawa:


On y retrouve le Koru et la puissance évocatrice de la mer, la couleur verte de la terre et de la mer. La Croix du Sud reprend le symbole du drapeau actuel tout en le transposant sur un ciel de nuit noire qui rappelle le rôle de guide des contellations lors des voyages maritimes. Une telle énergie se dégage de ce drapeau que j'entends la terre et la mer vibrer. Je vous rassure, il est 9h30 du matin et je n'ai bu que du café.

Suite à la sélection d'aujourd'hui, deux référendums vont avoir lieu. Tous ceux inscrits sur les listes électorales pourront voter et le vote se fera par voie postale.
Le premier aura lieu du 20 Novembre au 11 Décembre. Il faudra alors classer les quatre drapeaux par ordre de préférence.
Le second se fera du 3 au 24 Mars 2016. Il faudra choisir entre adopter le drapeau gagnant du premier tour ou conserver l'actuel.

Ah, ça y est, les résultats viennent de tomber!

Voici les quatre options restantes:


Ah... Zut, du coup je suis déçue... Mon favori n'y est pas, et il n'y a pas de vert. Un drapeau noir et blanc est un peu triste je trouve, même si le noir est la couleur de toutes les équipes sportives ici et le nom des fameux rugbymen bien sûr. La fougère semble faire l'unanimité. Pour l'instant je n'ai pas d'opinion. Mais je suis sûre que Miss I aura son avis sur le sujet quand j'irai la chercher cet après-midi! Affaire à suivre...



mercredi 26 août 2015

Petite réflexion sur les stéréotypes de genre


Voici ce qu'on trouve sur l'emballage d'une barquette de viande de porc de marque NZPork.

("Sois un homme, enfile un tablier. Essaie nos recettes faites pour les hommes sur le site soiree de repos pour maman.co.nz")

J'ai un peu tiqué en voyant cela: d'abord l'utilisation du cliché sur les femmes aux fourneaux et les hommes qui ne cuisinent pas... Et ensuite: comment ça une seule soirée de repos pour les femmes? Et puis qui va faire la vaisselle, hein? 

Un petit tour sur le site en question nous apprend que 90% des femmes font une grande partie de la cuisine et que cette marque de viande a donc décidé de créer un site de recettes pour hommes. Il y a deux versions du site, une avec le dessin d'un muscle pour les "mecs", et une avec le dessin d'une robe pour les "mamans". Tiens, on oppose les "mecs" aux "mamans", et non les hommes aux femmes ou encore les papas aux mamans. 

Du côté  hommes, les ressorts du sexe sont exploités de façon comique:
 "Give your wife a night of unforgetable pleasure! Mum's night off"
 (Donnez à votre femme une soirée de plaisir inoubliable! La soirée de repos de maman")
On peut également lire des conseils pour "rester un homme dans la cuisine", comme par exemple écraser l'ail avec sa main ou couper les légumes avec une hâche.

Du coté mamans, on compatit devant la difficulté à faire bouger les choses, et on propose même un service de dénonciation d'hommes qui ne cuisinent pas. Une fois leur adresse enregistrée,  le site leur envoie un petit email pour les aider à rectifier le tir.

Ok, j'aimerais bien croire qu'au moins cela part d'un bon sentiment, même si ce n'est que du marketing. Mais l'utilisation de telles caricatures pour dénoncer les inégalités me parait contre-productif. Elles ne font que renforcer les stéréotypes de genre dans l'inconscient collectif.

Conclusion: NZPork veulent juste vendre leur porc. Pas changer la société.

Du côté de l'éducation des enfants, voici ce que j'ai pu observer:


Les enfants sont plutôt encouragés à adopter un style vestimentaire qui renforce les différences filles-garçons. Les enfants kiwis adorent porter des costumes de super héros (les garçons) ou de princesse (les filles bien sûr) et on les voit déambuler partout habillés en Superman ou en Elsa (héroine de Frozen). Dans la rue, au jardin d'enfants, dans les supermarchés, à la plage... Partout. Même sans porter de costume, les marques de vêtements pour filles créent des robes/jupes de danseuses toutes plus jolies les unes que les autres qu'il est très difficile de résister (oui oui oui, même pour moi, et malgré le fait que Miss I ne veuille porter que des leggings ou pantalons. Tant pis, j'achète les froufrous pour Miss A qui du haut de ses 1 an n'a pas encore son mot à dire sur ce qu'elle porte).

La crèche que nous fréquentons ne semble pas avoir entendu parler de l'égalité filles-garçons et j'ai été surprise à plusieurs reprises. Par exemple une des animatrices qui fêtait son départ a offert des jouets différents aux filles et aux garçons (un livre pour les premières, un jeu de construction pour les seconds, en précisant bien à ces derniers que "papa" allait les aider à faire le montage).
Sur un panneau présentant les activités réalisées par les enfants au cours d'une journée, il était écrit, photos à l'appui: "les garçons ont coupé le bois et les filles l'ont ensuite décoré".
Et puis, pendant son spectacle,  le clown qui était venu animer la fête de Noel a demandé aux enfants: "Est-ce que les garçons aiment porter du rose? Nooonnn, bien sûr que nooooonnn. C'est pour les filles".

Hum... Il y a encore des progrès à faire...





mardi 25 août 2015

Heureux comme un enfant en Nouvelle Zélande



Au printemps (européen) 2014, lorsque nous commencions sérieusement à envisager notre installation en Nouvelle Zélande, j'entendis à plusieurs reprises que ce pays était idéal pour éléver des enfants, et que les kiwis adoraient les bambins.

A notre arrivée, je fus surprise par le nombre de parcs de jeux pour les petits. Tous les quartiers, presque toutes les rues, possèdent une aire de jeux avec au minimum des balançoires et un toboggan, mais souvent également un bac à sable, des équipements à escalader, quelquefois une tyrolienne, ou même un trampoline, un xylophone géant (yes!) ou bien une piste pour faire du vélo. Les parcs sont quasi tous équipés de toilettes gratuites et d'un endroit pour changer les bébés. Aux abords de plages on trouve des douches et des vestiaires pour se changer, ce qui peut être très pratique avec des enfants.

Les supermarchés et centres commerciaux proposent des chariots équipés de sièges pour transporter deux enfants en même temps, ainsi que des voiturettes en plastiques (équipés d'écrans dans notre supermarché local!) afin que les parents puissent faire leurs courses tranquilles. Et en passant devant l'université d'Auckland, j'ai vu qu'un espace était dédié aux étudiants avec enfants:



Les musées sont aussi pensés pour être visités avec des enfants. Quant aux restaurants et cafés, ils sont tous équipés de chaises hautes et de jouets pour que tout le monde puisse passer un bon moment:



L'école ne commençant qu'à l'âge de 5 ans, il faut bien occuper les petits. Et là le choix est immense pour les parents de toddlers (enfants entre 1 et 3 ans) et de preschoolers (entre 3 et 5 ans). Le parent qui élève ses enfants peut vite se retrouver avec un emploi du temps de ministre si il le souhaite. Les semaines sont rythmées par les activités gratuites organisées par les communautés, les séances de chant et comptines à la bibliothèque, les "playgroups" organisés par des associations de parents, et les tas d'activités payantes (danse, chant, sports, art etc...) qui existent.

On découvre de nombreuses activités dites familiales. Par exemple, des concerts philarmoniques dédiés aux familles: vous imaginez le bonheur des parents qui peuvent sortir faire des activités de "grands" sans avoir à payer de babysitter? Pour y être allée trois fois déjà je recommande chaudement! Il existe également des groupes de gymnastique ou yoga avec bébé, et même des séances de cinéma avec bébé où une lumière tamisée permet d'allaiter ou nourrir son enfant tout en regardant un film tous publics dont le niveau sonore est soigneusement controlé:

Mums & Bubs

Baby, you deserve a break!

Get the prams out because going to the movies is easier than ever! Hoyts is proud to bring you Mums and Bubs sessions. Screening at 11am every Wednesday!

And it's not just mums who are invited - any adult care-giver is welcome. The program provides a unique child-friendly cinema environment. Films are specially selected (G/PG/M), cinema lights are kept dimmed for feeding, sound levels are closely monitored. And if baby starts crying during the movie – it’s ok!

Je n'ai pas encore eu l'occasion d'essayer, mais ça viendra peut-être.

Elever ses enfants ici (voir plus bas l'article intitulé "Qui va garder les enfants?") est donc bien loin du cliché de femme au foyer (il s'agit très souvent des mères) confinée au périmètre de sa maison et son jardin. L'emploi du temps des petits (et des mamans) est bien chargé.

Pour ma part, sur les 3 journées où je suis avec mes filles, j'en garde une où on ne fait "rien de programmé". Pas d'horaire à respecter, on fait selon l'humeur ou le temps. S'il fait beau, on se retrouve généralement sur une plage ou dans un parc des alentours. Et on voit les copines, bien sûr!



On sent que les gens aiment les enfants ici. Au-delà des infrastructures et des activités présentes, les enfants recoivent beaucoup d'attention, de sourires, et de "high five" (ce geste amical qui consiste à taper la paume de la main levée de quelqu'un).  A plusieurs reprises on a voulu m'aider à calmer une petite crise de Miss I en lui offrant  une sucette, ou même un paquet de bonbons (dans une station service).  L'effet de suprise a eu raison de ses pleurs. Et la gentille offre a eu raison de ma réticence à user d'une telle arme dans la gestion de crise. Oh well...

lundi 17 août 2015

Do you speak English?

 On nous demande souvent si notre ainée commence à parler anglais. Quand elle est est arrivée ici, elle avait deux ans 1/2 et ne parlait que français. Elle avait été un peu exposée à l'anglais dans sa crèche française et à la maison quand elle était bébé (comme j'avais envie de lui transmettre cette langue, je lui parlais, lisais des livres et lui chantais des chansons en anglais. Mais quand elle a commencé à parler en français j'ai un peu abandonné). 

A notre arrivée on a multiplié les activités locales pour lui permettre d'entendre de l'anglais avant d'avoir une place en crèche. Et dès qu'elle est allée à la crèche, on nous a assuré que ça ne prendrait pas longtemps, quelques mois, avant qu'elle se mette à parler. Ils avaient d'autres enfants qui étaient arrivés sans comprendre ni parler anglais, et ce n'était qu'une question de temps. Surtout à cet âge.

I, si bavarde dans sa langue maternelle, a vite compris que parler en français ne fonctionnait pas. Elle a pourtant essayé, mais personne ne la comprenait. Elle est devenue beaucoup moins volubile, du moins à la crèche.
Au début on "répétait" un peu à la maison. Par exemple, je lui disais: "Si tu veux demander de l'eau,  tu peux dire "water, please", si quelqu'un t'embête, tu peux lui dire "stop" etc... Elle aimait bien essayer avec moi. Elle est passée par un stade où tout objet était "that one", et montrait ce qu'elle voulait en disant "that one (please)!". Les enseignantes nous assuraient qu'elle comprenait quasiment tout ce qu'elles disaient. Les petites routines et les répétitions aident évidemment. Et la structure que nous avons choisie n'accueille qu'une vingtaine d'enfants, entre 0 et 5 ans, ce qui est parfait pour se sentir à l'aise dans son environnement. Ce qui m'a aussi plu c'est que l'ambiance est familiale et que les frères et soeurs se voient et passent du temps ensemble. Il y a une pièce séparée pour les moins de 2 ans, mais dès qu'ils marchent ils aiment beaucoup aller voir ce que font les plus grands. Et les plus grands aident les petits et les prennent sous leurs ailes. I a d'ailleurs préféré jouer avec des plus petits qu'elle d'abord, des enfants au stade pré-verbal.

Quelques semaines plus tard, de l'anglais est apparu dans son vocabulaire. Elle me demandait ce que voulait dire tel ou tel mot (quelquefois un peu diffcile à reconnaitre!). Il y avait des mots d'enfants (wee wees) et des mots ou parties d'expressions courantes.
Et puis elle a commencé à parler à sa soeur en anglais de temps en temps. Par exemple: "Look, A!", "This (is) for you", "No, A, not like this". 

Au parc elle s'est mise à repousser les autres enfants qui venaient dans le bac à sable à grands coups de "Go away! No, you no play here! Go away!". Partager les jeux n'est pas encore son fort. Hum... Je préférais quand elle disait tout cela en français et que personne ne comprenait!

Puis elle a fait des "vraies" phrases avec un sujet et un verbe. Et maintenant après huit mois de crèche (elle y passe deux journées par semaine) on peut dire qu'elle comprend tout et se fait très bien comprendre. Elle m'appelle "mummy" de temps à autre, et apporte un peu d'anglais à la maison.

Depuis deux mois, elle passe le lundi matin à "la petite école", une sorte de classe maternelle encadrée par des enseignantes françaises. J'ai pensé que ça lui ferait du bien aussi de pouvoir jouer et faire des activités en français, même si nous parlons cette langue à la maison.

Le fait est, on n'a pas la même personnalité dans les deux langues je trouve, et je souhaite lui donner la chance d'explorer qui elle est en français. Son vocabulaire est beaucoup plus développé dans sa langue maternelle, bien sûr, et elle se sent totalement à l'aise. Une situation différente de la crèche, et je ne regrette pas ce choix. On a 20-25 minutes de route pour rejoindre la petite école, mais I adore y aller. Les enseignantes sont extras. Elles expliquent bien ce qu'elles font (la classe suit les thèmes des maternelles françaises, les enfants ont travaillé autour du cirque et puis maintenant explorent les cinq sens), et on sent beaucoup de chaleur humaine dans ce petit groupe d'une quinzaine d'enfants entre 3 et 5 ans. La plupart ont des parents francophones mais pas tous. Cette classe unique ne se réunit que une ou deux fois par semaine, pour notre part I n'y va que le lundi. Elle opère dans plusieurs quartiers d'Auckland et on peut se renseigner auprès de FRENZ, l'association de parents bénévoles qui gère ce groupe. 

Et ensuite à 5 ans, les enfants peuvent être scolarisés dans l'école primaire bilingue qui suit le programme néo-zélandais avec 3 journées en français et deux en anglais. Pour l'instant à Auckland il n'existe pas de structure offrant un enseignement en français après l'école primaire.

Parce que évidemment dans quelques années on ne nous demandera plus si nos filles parlent anglais, mais si elle parlent toujours français...






dimanche 9 août 2015

La boîte déjeuner

Lundi matin.  Je dois préparer le pique-nique de I qui passe la journée au jardin d'enfants français.  Petite journée s'entend,  de 9h à 13h. 

Je cherche des idées pour remplacer les sempiternels sandwiches de pain de mie et proposer à ma fille un repas à peu près équilibré. Et comme tout le monde, I apporte sa boîte ainsi que sa gourde d'eau.  Ces boîtes sont également très pratiques dans notre quotidien pour transporter l' indispensable collation dès qu'on part en vadrouille plus d'une heure (en plus de tout ce qu'on doit déjà transporter lorsque l'on quitte le périmètre de sécurité de la maison,  c'est à dire: un sac de vêtements de rechange pour I,  un sac de vêtements de rechange pour  A,  un sac de change pour A,  les gourdes d'eau,  la crème solaire et les lunettes de soleil ou les manteaux et bonnets selon la saison,  des mouchoirs,  un petit pot/bavoir/petite cuillère pour A, un jouet,  la poussette,  le vélo et le casque pour I ou un sac à dos pour la porter si elle refuse de marcher /faire du vélo,  de l'eau pour moi,  mon sac à main et toute ma tête !). Pfff ... 

Donc voici la jolie boîte à déjeuner de ce matin.  



Évidemment I n'avait presque rien mangé quand je l'ai récupérée,  trop occupée à jouer peut-être...
 

samedi 8 août 2015

Guide du ménage en hiver

Bien sûr comme partout, et surtout avec des enfants, on n'a jamais fini de ranger et nettoyer la maison. On pourrait y passer ses journées et ses nuits. Mais ici il y a une particuliarité qui s'ajoute à la longue liste des choses à faire: la chasse aux moisissures.

Les maisons étant tellement mal isolées et l'air étant si humide, on retrouve du moisi partout. Sur les murs, au plafond, sur le sol, les meubles, les fenêtres, les volets intérieurs, dans les placards et sur les vêtements si on les laisse plus d'une semaine sans les porter. On laisse pourtant les penderies ouvertes jour et nuit, mais rien n'y fait. C'est pareil chez nos amis. 

Régulièrement je mets donc mes gants et sors la bouteille d'eau de javel pour repousser l'ennemi qui revient sans cesse à la charge. 

Le matin, les vitres ruissellent d'eau, une particularité locale qui nous prive de la vue pendant plusieurs heures. Dans notre chambre (non chauffée), seul endroit où nous avons un thermomètre, on a souvent 11 ou 12 degrés au réveil. Utiliser un radiateur ne sert pas à grand chose car dès qu'il est éteint la chaleur s'en va. On en a quand même mis un dans la chambre des enfants mais il est allumé en quasi-permanence la nuit sinon il fait froid.

Bon. Vivement l'été! La bonne nouvelle étant qu'on sera officiellement au printemps le 1er Septembre.


lundi 3 août 2015

Une envie de baguette


Alors, ça m'a prise comme ça. Je venais d'emmener les filles à la crèche, elles n'avaient pas pleuré et tout s'était bien passé. Je m'assois au volant, j'allume le contact. Je me dis que maintenant je vais enfin pouvoir prendre mon petit-déjeuner en paix. Dans le désordre laissé par ces petites chéries certes, mais tranquille, sans être interrompue toutes les cinq secondes. Je commence à reculer dans la cour de la crèche. Mon ainée me fait au revoir avec sa main par la fenêtre. Elle sourit. Et là je me dis: et si j'allais chercher une baguette à la boulangerie française?

Le pain de mie tranché commence à me lasser.  Certaines de mes amies font elles-mêmes leur pain mais je n'ai pas encore réuni tous les ingrédients et trouvé le temps de m'y mettre.
Ce matin, j'ai juste envie de tartines avec du beurre et de la confiture, un café et voilà.

Quelques minutes plus tard je me gare à côté de ladite boulangerie qui fait également office de café (les cafés ici s'apparentent plus à nos salons de thé d'ailleurs, même si on y vient principalement pour boire du café. Il n'y a pas d'alcool mais des boissons chaudes, des gâteaux, des quiches, des sandwiches, ce qui est idéal pour la pause du matin ou du midi. Ils ferment généralement assez tôt vers 15h).  En terrasse un groupe de mamans discutent pendant que leurs petits jouent à vider par terre le contenu du sac de l'une d'entre elles. Mes mains écartent le rideau de perles multicolores qui chantent sur mon passage, et me voici devant mes baguettes! Petit plaisir que de demander en français "Bonjour, je voudrais deux baguettes et deux pains au chocolat s'il vous plait". Petit pincement au coeur au moment de payer les 15 dollars (9 euros) de l'addition.
Mais ressortir avec sa baguette sous le bras, saluer un travailleur maori souriant et détendu, longer les plages bordées de pohutukawas pour rentrer à la maison et savourer son trésor sur le balcon en écoutant un tui et des loriquets profiter de cette belle matinée d'hiver où il fait 20 degrés...
On est bien ici.


Retour chez nous

Back home! Le fait d'être partis quelques temps nous aide à nous rendre compte que chez nous c'est bien ici à Auckland maintenant. A Sydney je me sentais touriste, ici je reprends mon train train quotidien.
Et je retrouve avec grand plaisir les "pieds-nus" que l'on croise toujours aussi nombreux chaque jour. A Sydney, point de pieds-nus. Ici, ils font partie de mon quotidien et je me sens proche d'eux. Je ne vais pas me mettre à faire comme eux en hiver, mais je les comprends et je les aime.

On est bien là, à l'autre bout du monde.

mercredi 22 juillet 2015

Je suis superwoman





Depuis dix jours nous sommes en visite à Sydney. Enfin, en visite pour moi et les filles car chéri doit travailler lui. Je ne savais pas trop comment j'allais réussir à me balader avec mes deux accompagnatrices, mais finalement je me débrouille très bien.

En dix jours j'ai fait la plupart des attractions/ musées et lieux de la ville. J'ai arpenté les rues à pied/ en bus/ en train et même fait du ferry avec un sac à dos de 18 kg (15kg d'enfant + 3 de sac environ) tout en poussant une poussette. Et je suis très très fière de m'être si bien débrouillée. D'avoir pu gérer les crises de I en plein centre commercial ou à 300m d'altitude lors de la visite de la tour de Sydney. D'avoir visité le musée d'art moderne sans me cantonner aux activités réservées aux enfants. Et même d'avoir pu faire un brin de shopping. Yes!

Mon secret: à chaque problème, je me dis "heureusement que je suis superwoman, sinon...". Et je reste cool. Zen. Maman parfaite. En toutes circonstances.

Il faut dire que Sydney est plutôt childfriendly. On trouve des toilettes gratuites à tous les coins de rue et dans tous les lieux publics. Toilettes avec salle pour parents-bébés où on peut non seulement changer bébé mais aussi l'allaiter, lui faire réchauffer ses petits plats, et même amuser les frères et soeurs plus âgées.

Les musées sont très bien équipés en jeux et activités pour enfants, et on peut pousser sa poussette partout. 

Ces dix jours ont été faciles et agréables. J'espère maintenant que Superwoman continuera sa carrière lors du retour à Auckland. Tout ce que je vais pouvoir visiter! Je me sens pousser des ailes. Euh, une cape.







dimanche 28 juin 2015

Hiver

C'est l'hiver depuis le 1er Juin. Et oui, les saisons commencent toutes le 1er du mois ici:

Hiver : 1er juin
Printemps: 1er septembre
Ete: 1er décembre
Automne: 1er mars

 Dès les premiers frimas de l'automne, je me suis ruée au Warehouse (un magasin où l'on trouve de tout) pour acheter des bouillottes, une couverture chauffante, un radiateur bain d'huile programmable et un petit soufflant qui s'apparente plus à un gros sèche-cheveux qu'à un radiateur. Je devrais d'ailleurs m'en servir comme tel, vu que j'ai laissé le mien en France et que je n'en ai toujours pas racheté.

Il faut dire qu'ici les maisons ne sont pas du tout isolées, que le simple vitrage est la norme et que les fenêtres ferment mal. Chez nous, on sent passer l'air par toutes les ouvertures. On a suivi les conseils d'amis et avons mis du gros scotch pour les maintenir fermées et nous protéger un peu du froid. Pas sur toutes, hein, on peut quand même encore en ouvrir! Mais de toutes façons certaines étaient vraiment trop dangereuses pour les enfants qui auraient pû tomber d'un étage, donc je suis très contente d'avoir fait d'une pierre deux coups (ou d'un coup de scotch deux coups).

Nous avons un chauffage fixe dans la pièce à vivre et une cheminée que nous n'avons pas encore osé allumer, et c'est tout. On a ajouté un radiateur dans la chambre des filles, et on promène le petit soufflant de la salle de bain à notre chambre si besoin est. Par rapport à Nantes, la saison hivernale est tout de même beaucoup plus agréable. Nous avons de belles journées ensoleillées, peu de pluie (cette année du moins!) et des températures de 12 à 17 degrés en moyenne entre 9h et 17h. En général un pull suffit (un gros quand même pour moi qui suis frileuse!), ou un petit blouson. Les écharpes, gants et bonnets sont pour l'instant restés dans les placards. Le vent rafraichit tout de même, surtout en bord de mer, et le matin on a déjà eu 9 degrés dans notre chambre (je remercie au passage la personne qui a inventé la couverture chauffante. Je n'en avais jamais utilisé, c'est génial!).

Le grand jeu du moment avec I est de compter les personnes se promenant pieds nus. Pas une journée ne passe sans que nous en croisions. En été, cette habitde kiwi était bien agréable (oui, je m'y étais mise un peu, seulement à la maison et dans les rues du quartier car je suis une débutante). Mais en hiver? Je prèfère rester dans mon lit bien chaud.



lundi 22 juin 2015

Let's have a coffee

Ayant vécu 10 ans en Grande-Bretagne, je me suis fait une joie de pouvoir renouer avec certaines habitudes alimentaires à mon arrivée ici comme par exemple manger du pain de mie au petit-déjeuner et des crackers avec le fromage, renouer avec la nourriture indienne et asiatique, ou mettre du lait dans mon thé,

Mais lors de ma première semaine à Auckland, j'ai constaté avec surprise que c'était le café qui régnait en maître, et le Flat White en particulier. Un expresso avec du lait et de la mousse de lait au dessus, agrémenté d'une petite décoration (coeur ou fougère NZ) dessinée dans la mousse. 

Ce que j'aime bien avec le thé, c'est qu'on s'assoit et prend le temps de le déguster, faisant ainsi une vraie pause. Ce rituel a un effet apaisant, et le lait, épaississant et adoucissant le thé, renforce cette sensation de "cocooning".

Au premier abord, le flat white produit un effet similaire. Joli à regarder, il appelle également à un retour vers l'enfance lorsqu'on se délecte de la mousse à la petite cuillère.



C'est cependant oublier qu'il s'agit de café dont le but premier est de donner un coup de boost à celui qui le prend. Jamais très chaud, il se boit rapidement, et en deux temps trois mouvements, on ne se retrouve qu'avec un peu de mousse au fond de la tasse. Pour faire durer le plaisir (et la conversation, si on est attablé avec des amis), il est possible de l'associer à une part de gâteau. Sur ce point, je commence à connaître d'excellentes adresses dignes des patisseries françaises.
Mais la plupart du temps on voit les gens marcher dans la rue un café à la main, et le boire debout en discutant ou en surveillant les enfants d'un coin de l'oeil. Au début je trouvais bizarre de ne pas s'assoir, et puis je me suis mise à suivre cette mode, très pratique pour avoir la sensation de faire une mini-pause lorsque je suis avec les enfants. Boire un café d'une main et poussant sa fille à la balançoire de l'autre donne une certaine impression de profiter au maximum de son temps.

De nombreux cafés ferment boutique à 15 heures, le café semblant réservé à la matinée ou au déjeuner. D'ailleurs lors de la collation de midi (on ne peut guère parler de repas), il est d'usage d'accompagner son sandwich ou sa salade d'un café, qui est servi en même temps. Personnellement je n'arrive pas encore à m'y faire. Mais ça viendra sûrement un jour.

jeudi 18 juin 2015

Mais qui va s'occuper des enfants?

Je suis une femme moderne qui se qualifie volontiers de "féministe" dès qu'une inégalité ou une pointe de sexisme apparait à l'horizon. A la fin de mon premier congé maternité, je suis remontée sur mon vélo et ai repris avec plaisir le chemin du travail (au passage, un très joli chemin de terre le long de l'Erdre).
Je ne me suis pas posé de question. Je voulais et devais travailler. Très peu de femmes autour de moi avaient pris un congé parental, et de plus j'appréciais énormément ma carrière qui m'offrait de nouvelles opportunités à chaque rentrée. Traduisez-cela par: TZR (professeur titulaire remplaçante) dans l'Education Nationale, qui a toujours eu la chance de faire des remplacements qui lui plaisent.

I avait 4 mois quand elle est allée à la crèche quatre jours par semaine (j'avais mon mercredi). Les premiers jours ont été difficiles, plus pour moi que pour elle sans doute, mais je bénéficiais d'un énorme avantage: comme je commençais le travail tôt, c'est le papa de I qui l'emmenait à la crèche et m'évitait ainsi la difficulté de la séparation. Et j'avais la joie d'aller la chercher en fin d'après-midi. Les responsabilités semblaient ainsi partagées équitablement entre papa et maman.

Le mercredi soir j'étais souvent épuisée et heureuse de retourner au travail le lendemain. Il m'était essentiel de voir du monde, de préparer des cours et de faire travailler mon cerveau.

2 ans et demi plus tard, la fin de mon second congé maternité coincide avec notre arrivée à Auckland. Mon conjoint a un travail qu'il commence deux jours après avoir posé le pied sur le sol néo-zélandais, et je me retrouve dans un appart-hôtel avec deux jeunes enfants. Les journées me semblent longues. Mon envie de découvrir la ville se heurte aux pleurs et besoins de mes enfants. Entre les tétées, les siestes, les sorties avec une en écharpe et la deuxième qui se débat et hurle dans la poussette ou que je peine à rattrapper lorsqu'elle se met à courir dans la rue, je perds souvent mon calme. Le décalage horaire perturbe leur sommeil et elles ne dorment plus la nuit. La transition entre deux maisons, deux pays, deux langues, est dure pour l'ainée qui crie beaucoup.

Je me mets en quête d'une crèche dès que nous avons trouvé une maison de location. Après quelques mails j'en trouve une qui a de la place pour mes deux filles. Lorsque je visite, je suis conquise par l'ambiance relax: les enfants marchent pieds nus, font les activités qui leur plaisent, se déguisent, jouent dehors ou dedans à leur guise. Et il y a un jardin avec un petit trampoline! C'est une petite structure (25 enfants maximum) avec une salle dédiée aux moins de 2 ans mais qui permet aux frères et soeurs de se voir et jouer ensemble pendant la journée. Personne ne parle français mais on m'assure que I parlera anglais dans quelques mois.  On décide de commencer par trois jours par semaine, et quand je trouverai un travail on pourra mettre les filles 4 ou 5 jours. La journée se termine à 17h30 et c'est le plus long que j'ai trouvé (en France notre crèche fermait à 19h).

Le seul point négatif est le prix: 55 dollars NZ par jour pour I, 72 pour A.
Mais bon, I a besoin d'apprendre l'anglais et d'être avec d'autres enfants. Et puis je vais bientôt travailler.

Je commence en effet, deux mois après notre arrivée, à donner des cours de français. Mais je ne trouve que quelques heures, et ce que je gagne ne paye même pas la crèche. De plus, je travaille souvent le soir, et me retrouve un peu seule en journée. Ayant besoin d'utiliser mon temps de façon productive, je m'occupe des tâches ménagères, des courses, ne profitant pas vraiment de ma liberté retrouvée. Je me sens un peu coupable de mettre mes filles à la crèche alors que je ne travaille pas beaucoup.

Les deux journées où je m'occupe d'elles, je découvre tout l'arsenal dont disposent les mamans kiwis: entre les groupes de jeux, les activités gratuites, les rencontres au parc, les cours de danse/ dessin/ musique/ rugby, les communautés regorgent d'activités permettant aux mamans (ce sont souvent les mamans) d'occuper leurs enfants et de rencontrer du monde. Car l'école ici ne commence qu'à l'âge de 5 ans (le jour des 5 ans, même!), et il faut donc bien s'occuper et socialiser les enfants avant.

Je rencontre des mamans et me fais des amies, ce qui rend la vie beaucoup plus agréable. On se retrouve au parc, aux groupes de jeux, à la musique, et on s'invite même les unes chez les autres après quelques semaines.

De trois jours de crèche, je passe à deux jours. Une amie espagnole me dit qu'elle aussi a commencé par trois jours en pensant augmenter lorsqu'elle trouverait un travail, et puis a au contraire réduit les jours de crèche en constatant que ce qu'elle gagnerait en couvrirait seulement les frais.

J'ai calculé qu'enseigner à plein temps ne me rapporterait qu'un salaire assez maigre, une fois les frais de garde déduits. C'est donc avec plaisir que j'ouvre les bras à ce que j'aurais autrefois qualifié de "retour en arrière" et d'"antiféminisme". Jamais je n'aurais pensé qu'un jour je cesserais (presque, je donne entre 5 et 8 h de cours par semaine) de travailler pour m'occuper de mes enfants.

Je suis dans un autre pays, j'embrasse une autre culture. Temporairement. Je suis en ce moment plus proche du statut de "mère au foyer" que je ne l'ai jamais été. Et je me dis que  j'ai de la chance de pouvoir passer du temps avec mes enfants, même si les journées avec deux petites de 10 mois et 3 ans ne sont pas toujours faciles. Mais j'apprends à apprécier ces moments. A oublier toutes les idées préconçues que j'avais sur le sujet et à profiter du temps présent.

Sur les deux jours où elles vont à la crèche, je travaille quelques heures mais surtout j'ai un peu de temps pour participer à un atelier d'écriture et écrire, une activité qui m'a toujours intéressée mais que j'ai délaissée faute de temps. Je peux aussi peindre, me promener, visiter, lire...

Et c'est peut-être pour cela finalement que je suis zen: j'ai trouvé un certain équilibre de vie.







dimanche 14 juin 2015

Mais que mangent les bébés?






Après avoir entendu mes nouvelles amies dire que Plunket (équivalent de la PMI) proposait des visites médicales gratuites, je pris RDV pour les filles.

Par une belle après-midi d'hiver (20 degrés dans la journée), je fis la connaissance de Carole, une infirmière travaillant dans un grand local désert situé dans un parc public avec des jeux pour les enfants. Après un accueil très chaleureux, elle pesa et mesura les petites miss, ce qui mit également un terme à l'aspect purement "médical" de la visite.

On parla ensuite des problèmes de sommeil de la petite (A) et de comment réagir face à l'affirmation du tempérament de la plus grande (I). Les filles reçurent des brosses à dents et moi un numéro de téléphone pour effectuer une visite dentaire gratuite pour I.

I ne souhaitant pas jouer avec les cubes dans la salle mais demandant sans cesse à aller faire du toboggan dehors, illustrant au passage la force de son caractère devant l'infirmière, la visite dû être quelque peu écourtée. Mais je reçus quand même une très jolie fiche pour m'aider à diversifier l'alimentation de A, qui n'avait jusque là eu droit qu'à des purées de légumes avec plus ou moins de morceaux, des compotes, et un peu de viande et de poisson.
Je fus donc très heureuse d'apprendre que je pouvais maintenant lui donner toute une variété d'aliments, de la pizza aux hamburgers en passant par les sushis. Fantastic!

De retour à la maison, je m'empressai de partager cette bonne nouvelle avec mes contacts sur facebook, et savourai leurs commentaires face à la différence de culture alimentaire entre les deux pays. De "On dirait un régime hypercalorique" à "en France le titre serait: liste des aliments à éviter", mes amis sûrent me faire résister à la tentation de faire goûter un croque-monsieur à A. Pour le moment du moins.