Auckland

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dimanche 28 juin 2015

Hiver

C'est l'hiver depuis le 1er Juin. Et oui, les saisons commencent toutes le 1er du mois ici:

Hiver : 1er juin
Printemps: 1er septembre
Ete: 1er décembre
Automne: 1er mars

 Dès les premiers frimas de l'automne, je me suis ruée au Warehouse (un magasin où l'on trouve de tout) pour acheter des bouillottes, une couverture chauffante, un radiateur bain d'huile programmable et un petit soufflant qui s'apparente plus à un gros sèche-cheveux qu'à un radiateur. Je devrais d'ailleurs m'en servir comme tel, vu que j'ai laissé le mien en France et que je n'en ai toujours pas racheté.

Il faut dire qu'ici les maisons ne sont pas du tout isolées, que le simple vitrage est la norme et que les fenêtres ferment mal. Chez nous, on sent passer l'air par toutes les ouvertures. On a suivi les conseils d'amis et avons mis du gros scotch pour les maintenir fermées et nous protéger un peu du froid. Pas sur toutes, hein, on peut quand même encore en ouvrir! Mais de toutes façons certaines étaient vraiment trop dangereuses pour les enfants qui auraient pû tomber d'un étage, donc je suis très contente d'avoir fait d'une pierre deux coups (ou d'un coup de scotch deux coups).

Nous avons un chauffage fixe dans la pièce à vivre et une cheminée que nous n'avons pas encore osé allumer, et c'est tout. On a ajouté un radiateur dans la chambre des filles, et on promène le petit soufflant de la salle de bain à notre chambre si besoin est. Par rapport à Nantes, la saison hivernale est tout de même beaucoup plus agréable. Nous avons de belles journées ensoleillées, peu de pluie (cette année du moins!) et des températures de 12 à 17 degrés en moyenne entre 9h et 17h. En général un pull suffit (un gros quand même pour moi qui suis frileuse!), ou un petit blouson. Les écharpes, gants et bonnets sont pour l'instant restés dans les placards. Le vent rafraichit tout de même, surtout en bord de mer, et le matin on a déjà eu 9 degrés dans notre chambre (je remercie au passage la personne qui a inventé la couverture chauffante. Je n'en avais jamais utilisé, c'est génial!).

Le grand jeu du moment avec I est de compter les personnes se promenant pieds nus. Pas une journée ne passe sans que nous en croisions. En été, cette habitde kiwi était bien agréable (oui, je m'y étais mise un peu, seulement à la maison et dans les rues du quartier car je suis une débutante). Mais en hiver? Je prèfère rester dans mon lit bien chaud.



lundi 22 juin 2015

Let's have a coffee

Ayant vécu 10 ans en Grande-Bretagne, je me suis fait une joie de pouvoir renouer avec certaines habitudes alimentaires à mon arrivée ici comme par exemple manger du pain de mie au petit-déjeuner et des crackers avec le fromage, renouer avec la nourriture indienne et asiatique, ou mettre du lait dans mon thé,

Mais lors de ma première semaine à Auckland, j'ai constaté avec surprise que c'était le café qui régnait en maître, et le Flat White en particulier. Un expresso avec du lait et de la mousse de lait au dessus, agrémenté d'une petite décoration (coeur ou fougère NZ) dessinée dans la mousse. 

Ce que j'aime bien avec le thé, c'est qu'on s'assoit et prend le temps de le déguster, faisant ainsi une vraie pause. Ce rituel a un effet apaisant, et le lait, épaississant et adoucissant le thé, renforce cette sensation de "cocooning".

Au premier abord, le flat white produit un effet similaire. Joli à regarder, il appelle également à un retour vers l'enfance lorsqu'on se délecte de la mousse à la petite cuillère.



C'est cependant oublier qu'il s'agit de café dont le but premier est de donner un coup de boost à celui qui le prend. Jamais très chaud, il se boit rapidement, et en deux temps trois mouvements, on ne se retrouve qu'avec un peu de mousse au fond de la tasse. Pour faire durer le plaisir (et la conversation, si on est attablé avec des amis), il est possible de l'associer à une part de gâteau. Sur ce point, je commence à connaître d'excellentes adresses dignes des patisseries françaises.
Mais la plupart du temps on voit les gens marcher dans la rue un café à la main, et le boire debout en discutant ou en surveillant les enfants d'un coin de l'oeil. Au début je trouvais bizarre de ne pas s'assoir, et puis je me suis mise à suivre cette mode, très pratique pour avoir la sensation de faire une mini-pause lorsque je suis avec les enfants. Boire un café d'une main et poussant sa fille à la balançoire de l'autre donne une certaine impression de profiter au maximum de son temps.

De nombreux cafés ferment boutique à 15 heures, le café semblant réservé à la matinée ou au déjeuner. D'ailleurs lors de la collation de midi (on ne peut guère parler de repas), il est d'usage d'accompagner son sandwich ou sa salade d'un café, qui est servi en même temps. Personnellement je n'arrive pas encore à m'y faire. Mais ça viendra sûrement un jour.

jeudi 18 juin 2015

Mais qui va s'occuper des enfants?

Je suis une femme moderne qui se qualifie volontiers de "féministe" dès qu'une inégalité ou une pointe de sexisme apparait à l'horizon. A la fin de mon premier congé maternité, je suis remontée sur mon vélo et ai repris avec plaisir le chemin du travail (au passage, un très joli chemin de terre le long de l'Erdre).
Je ne me suis pas posé de question. Je voulais et devais travailler. Très peu de femmes autour de moi avaient pris un congé parental, et de plus j'appréciais énormément ma carrière qui m'offrait de nouvelles opportunités à chaque rentrée. Traduisez-cela par: TZR (professeur titulaire remplaçante) dans l'Education Nationale, qui a toujours eu la chance de faire des remplacements qui lui plaisent.

I avait 4 mois quand elle est allée à la crèche quatre jours par semaine (j'avais mon mercredi). Les premiers jours ont été difficiles, plus pour moi que pour elle sans doute, mais je bénéficiais d'un énorme avantage: comme je commençais le travail tôt, c'est le papa de I qui l'emmenait à la crèche et m'évitait ainsi la difficulté de la séparation. Et j'avais la joie d'aller la chercher en fin d'après-midi. Les responsabilités semblaient ainsi partagées équitablement entre papa et maman.

Le mercredi soir j'étais souvent épuisée et heureuse de retourner au travail le lendemain. Il m'était essentiel de voir du monde, de préparer des cours et de faire travailler mon cerveau.

2 ans et demi plus tard, la fin de mon second congé maternité coincide avec notre arrivée à Auckland. Mon conjoint a un travail qu'il commence deux jours après avoir posé le pied sur le sol néo-zélandais, et je me retrouve dans un appart-hôtel avec deux jeunes enfants. Les journées me semblent longues. Mon envie de découvrir la ville se heurte aux pleurs et besoins de mes enfants. Entre les tétées, les siestes, les sorties avec une en écharpe et la deuxième qui se débat et hurle dans la poussette ou que je peine à rattrapper lorsqu'elle se met à courir dans la rue, je perds souvent mon calme. Le décalage horaire perturbe leur sommeil et elles ne dorment plus la nuit. La transition entre deux maisons, deux pays, deux langues, est dure pour l'ainée qui crie beaucoup.

Je me mets en quête d'une crèche dès que nous avons trouvé une maison de location. Après quelques mails j'en trouve une qui a de la place pour mes deux filles. Lorsque je visite, je suis conquise par l'ambiance relax: les enfants marchent pieds nus, font les activités qui leur plaisent, se déguisent, jouent dehors ou dedans à leur guise. Et il y a un jardin avec un petit trampoline! C'est une petite structure (25 enfants maximum) avec une salle dédiée aux moins de 2 ans mais qui permet aux frères et soeurs de se voir et jouer ensemble pendant la journée. Personne ne parle français mais on m'assure que I parlera anglais dans quelques mois.  On décide de commencer par trois jours par semaine, et quand je trouverai un travail on pourra mettre les filles 4 ou 5 jours. La journée se termine à 17h30 et c'est le plus long que j'ai trouvé (en France notre crèche fermait à 19h).

Le seul point négatif est le prix: 55 dollars NZ par jour pour I, 72 pour A.
Mais bon, I a besoin d'apprendre l'anglais et d'être avec d'autres enfants. Et puis je vais bientôt travailler.

Je commence en effet, deux mois après notre arrivée, à donner des cours de français. Mais je ne trouve que quelques heures, et ce que je gagne ne paye même pas la crèche. De plus, je travaille souvent le soir, et me retrouve un peu seule en journée. Ayant besoin d'utiliser mon temps de façon productive, je m'occupe des tâches ménagères, des courses, ne profitant pas vraiment de ma liberté retrouvée. Je me sens un peu coupable de mettre mes filles à la crèche alors que je ne travaille pas beaucoup.

Les deux journées où je m'occupe d'elles, je découvre tout l'arsenal dont disposent les mamans kiwis: entre les groupes de jeux, les activités gratuites, les rencontres au parc, les cours de danse/ dessin/ musique/ rugby, les communautés regorgent d'activités permettant aux mamans (ce sont souvent les mamans) d'occuper leurs enfants et de rencontrer du monde. Car l'école ici ne commence qu'à l'âge de 5 ans (le jour des 5 ans, même!), et il faut donc bien s'occuper et socialiser les enfants avant.

Je rencontre des mamans et me fais des amies, ce qui rend la vie beaucoup plus agréable. On se retrouve au parc, aux groupes de jeux, à la musique, et on s'invite même les unes chez les autres après quelques semaines.

De trois jours de crèche, je passe à deux jours. Une amie espagnole me dit qu'elle aussi a commencé par trois jours en pensant augmenter lorsqu'elle trouverait un travail, et puis a au contraire réduit les jours de crèche en constatant que ce qu'elle gagnerait en couvrirait seulement les frais.

J'ai calculé qu'enseigner à plein temps ne me rapporterait qu'un salaire assez maigre, une fois les frais de garde déduits. C'est donc avec plaisir que j'ouvre les bras à ce que j'aurais autrefois qualifié de "retour en arrière" et d'"antiféminisme". Jamais je n'aurais pensé qu'un jour je cesserais (presque, je donne entre 5 et 8 h de cours par semaine) de travailler pour m'occuper de mes enfants.

Je suis dans un autre pays, j'embrasse une autre culture. Temporairement. Je suis en ce moment plus proche du statut de "mère au foyer" que je ne l'ai jamais été. Et je me dis que  j'ai de la chance de pouvoir passer du temps avec mes enfants, même si les journées avec deux petites de 10 mois et 3 ans ne sont pas toujours faciles. Mais j'apprends à apprécier ces moments. A oublier toutes les idées préconçues que j'avais sur le sujet et à profiter du temps présent.

Sur les deux jours où elles vont à la crèche, je travaille quelques heures mais surtout j'ai un peu de temps pour participer à un atelier d'écriture et écrire, une activité qui m'a toujours intéressée mais que j'ai délaissée faute de temps. Je peux aussi peindre, me promener, visiter, lire...

Et c'est peut-être pour cela finalement que je suis zen: j'ai trouvé un certain équilibre de vie.







dimanche 14 juin 2015

Mais que mangent les bébés?






Après avoir entendu mes nouvelles amies dire que Plunket (équivalent de la PMI) proposait des visites médicales gratuites, je pris RDV pour les filles.

Par une belle après-midi d'hiver (20 degrés dans la journée), je fis la connaissance de Carole, une infirmière travaillant dans un grand local désert situé dans un parc public avec des jeux pour les enfants. Après un accueil très chaleureux, elle pesa et mesura les petites miss, ce qui mit également un terme à l'aspect purement "médical" de la visite.

On parla ensuite des problèmes de sommeil de la petite (A) et de comment réagir face à l'affirmation du tempérament de la plus grande (I). Les filles reçurent des brosses à dents et moi un numéro de téléphone pour effectuer une visite dentaire gratuite pour I.

I ne souhaitant pas jouer avec les cubes dans la salle mais demandant sans cesse à aller faire du toboggan dehors, illustrant au passage la force de son caractère devant l'infirmière, la visite dû être quelque peu écourtée. Mais je reçus quand même une très jolie fiche pour m'aider à diversifier l'alimentation de A, qui n'avait jusque là eu droit qu'à des purées de légumes avec plus ou moins de morceaux, des compotes, et un peu de viande et de poisson.
Je fus donc très heureuse d'apprendre que je pouvais maintenant lui donner toute une variété d'aliments, de la pizza aux hamburgers en passant par les sushis. Fantastic!

De retour à la maison, je m'empressai de partager cette bonne nouvelle avec mes contacts sur facebook, et savourai leurs commentaires face à la différence de culture alimentaire entre les deux pays. De "On dirait un régime hypercalorique" à "en France le titre serait: liste des aliments à éviter", mes amis sûrent me faire résister à la tentation de faire goûter un croque-monsieur à A. Pour le moment du moins.