Auckland

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lundi 31 août 2015

Changement de drapeau?



1er Septembre, 1er jour du printemps. Officiellement s'entend, car la pluie est au rendez-vous ce matin, mais les températures sont douces avec 18 degrés.

A la crèche les enfants ont parlé drapeaux ces temps-ci. La Nouvelle Zélande est en effet en train de réfléchir au choix d'un nouveau drapeau. Voici l'actuel, avec l'Union Jack (marquant l'union avec le Royaume-Uni), et la Croix du Sud (symbolisant l'appartenance de la NZ à l'hémisphère sud):


Après des mois de concertation publique, 40 drapeaux sont maintenant en compétition. Les voici:

Jolis, n'est-ce pas? On retrouve la fougère, le Koru (symbole de renaissance, croissance, force et paix), les étoiles, Matariki (constellation des Pléiades)... Je trouve ce travail autour des symboles de la Nouvelle Zélande très créatif. Le pays se redéfinit autour de son drapeau, ce qui implique une vision et une redéfinition de son identité. On semble globalement se détacher du Royaume-Uni et revenir à une identité maorie, mais pas seulement. Chaque design nous propose une vision du pays.


A la crèche les enfants ont discuté des couleurs, des symboles, et ont choisi ceux qu'ils préféraient. 

En fait il n'y en a plus que 39 car un a été retiré.

Et aujourd'hui 1er Septembre, le choix va se réduire à quatre drapeaux sélectionnés par un comité qui a pris en compte les opinions du public. Suspense suspense....

Mon préféré est Manawa:


On y retrouve le Koru et la puissance évocatrice de la mer, la couleur verte de la terre et de la mer. La Croix du Sud reprend le symbole du drapeau actuel tout en le transposant sur un ciel de nuit noire qui rappelle le rôle de guide des contellations lors des voyages maritimes. Une telle énergie se dégage de ce drapeau que j'entends la terre et la mer vibrer. Je vous rassure, il est 9h30 du matin et je n'ai bu que du café.

Suite à la sélection d'aujourd'hui, deux référendums vont avoir lieu. Tous ceux inscrits sur les listes électorales pourront voter et le vote se fera par voie postale.
Le premier aura lieu du 20 Novembre au 11 Décembre. Il faudra alors classer les quatre drapeaux par ordre de préférence.
Le second se fera du 3 au 24 Mars 2016. Il faudra choisir entre adopter le drapeau gagnant du premier tour ou conserver l'actuel.

Ah, ça y est, les résultats viennent de tomber!

Voici les quatre options restantes:


Ah... Zut, du coup je suis déçue... Mon favori n'y est pas, et il n'y a pas de vert. Un drapeau noir et blanc est un peu triste je trouve, même si le noir est la couleur de toutes les équipes sportives ici et le nom des fameux rugbymen bien sûr. La fougère semble faire l'unanimité. Pour l'instant je n'ai pas d'opinion. Mais je suis sûre que Miss I aura son avis sur le sujet quand j'irai la chercher cet après-midi! Affaire à suivre...



mercredi 26 août 2015

Petite réflexion sur les stéréotypes de genre


Voici ce qu'on trouve sur l'emballage d'une barquette de viande de porc de marque NZPork.

("Sois un homme, enfile un tablier. Essaie nos recettes faites pour les hommes sur le site soiree de repos pour maman.co.nz")

J'ai un peu tiqué en voyant cela: d'abord l'utilisation du cliché sur les femmes aux fourneaux et les hommes qui ne cuisinent pas... Et ensuite: comment ça une seule soirée de repos pour les femmes? Et puis qui va faire la vaisselle, hein? 

Un petit tour sur le site en question nous apprend que 90% des femmes font une grande partie de la cuisine et que cette marque de viande a donc décidé de créer un site de recettes pour hommes. Il y a deux versions du site, une avec le dessin d'un muscle pour les "mecs", et une avec le dessin d'une robe pour les "mamans". Tiens, on oppose les "mecs" aux "mamans", et non les hommes aux femmes ou encore les papas aux mamans. 

Du côté  hommes, les ressorts du sexe sont exploités de façon comique:
 "Give your wife a night of unforgetable pleasure! Mum's night off"
 (Donnez à votre femme une soirée de plaisir inoubliable! La soirée de repos de maman")
On peut également lire des conseils pour "rester un homme dans la cuisine", comme par exemple écraser l'ail avec sa main ou couper les légumes avec une hâche.

Du coté mamans, on compatit devant la difficulté à faire bouger les choses, et on propose même un service de dénonciation d'hommes qui ne cuisinent pas. Une fois leur adresse enregistrée,  le site leur envoie un petit email pour les aider à rectifier le tir.

Ok, j'aimerais bien croire qu'au moins cela part d'un bon sentiment, même si ce n'est que du marketing. Mais l'utilisation de telles caricatures pour dénoncer les inégalités me parait contre-productif. Elles ne font que renforcer les stéréotypes de genre dans l'inconscient collectif.

Conclusion: NZPork veulent juste vendre leur porc. Pas changer la société.

Du côté de l'éducation des enfants, voici ce que j'ai pu observer:


Les enfants sont plutôt encouragés à adopter un style vestimentaire qui renforce les différences filles-garçons. Les enfants kiwis adorent porter des costumes de super héros (les garçons) ou de princesse (les filles bien sûr) et on les voit déambuler partout habillés en Superman ou en Elsa (héroine de Frozen). Dans la rue, au jardin d'enfants, dans les supermarchés, à la plage... Partout. Même sans porter de costume, les marques de vêtements pour filles créent des robes/jupes de danseuses toutes plus jolies les unes que les autres qu'il est très difficile de résister (oui oui oui, même pour moi, et malgré le fait que Miss I ne veuille porter que des leggings ou pantalons. Tant pis, j'achète les froufrous pour Miss A qui du haut de ses 1 an n'a pas encore son mot à dire sur ce qu'elle porte).

La crèche que nous fréquentons ne semble pas avoir entendu parler de l'égalité filles-garçons et j'ai été surprise à plusieurs reprises. Par exemple une des animatrices qui fêtait son départ a offert des jouets différents aux filles et aux garçons (un livre pour les premières, un jeu de construction pour les seconds, en précisant bien à ces derniers que "papa" allait les aider à faire le montage).
Sur un panneau présentant les activités réalisées par les enfants au cours d'une journée, il était écrit, photos à l'appui: "les garçons ont coupé le bois et les filles l'ont ensuite décoré".
Et puis, pendant son spectacle,  le clown qui était venu animer la fête de Noel a demandé aux enfants: "Est-ce que les garçons aiment porter du rose? Nooonnn, bien sûr que nooooonnn. C'est pour les filles".

Hum... Il y a encore des progrès à faire...





mardi 25 août 2015

Heureux comme un enfant en Nouvelle Zélande



Au printemps (européen) 2014, lorsque nous commencions sérieusement à envisager notre installation en Nouvelle Zélande, j'entendis à plusieurs reprises que ce pays était idéal pour éléver des enfants, et que les kiwis adoraient les bambins.

A notre arrivée, je fus surprise par le nombre de parcs de jeux pour les petits. Tous les quartiers, presque toutes les rues, possèdent une aire de jeux avec au minimum des balançoires et un toboggan, mais souvent également un bac à sable, des équipements à escalader, quelquefois une tyrolienne, ou même un trampoline, un xylophone géant (yes!) ou bien une piste pour faire du vélo. Les parcs sont quasi tous équipés de toilettes gratuites et d'un endroit pour changer les bébés. Aux abords de plages on trouve des douches et des vestiaires pour se changer, ce qui peut être très pratique avec des enfants.

Les supermarchés et centres commerciaux proposent des chariots équipés de sièges pour transporter deux enfants en même temps, ainsi que des voiturettes en plastiques (équipés d'écrans dans notre supermarché local!) afin que les parents puissent faire leurs courses tranquilles. Et en passant devant l'université d'Auckland, j'ai vu qu'un espace était dédié aux étudiants avec enfants:



Les musées sont aussi pensés pour être visités avec des enfants. Quant aux restaurants et cafés, ils sont tous équipés de chaises hautes et de jouets pour que tout le monde puisse passer un bon moment:



L'école ne commençant qu'à l'âge de 5 ans, il faut bien occuper les petits. Et là le choix est immense pour les parents de toddlers (enfants entre 1 et 3 ans) et de preschoolers (entre 3 et 5 ans). Le parent qui élève ses enfants peut vite se retrouver avec un emploi du temps de ministre si il le souhaite. Les semaines sont rythmées par les activités gratuites organisées par les communautés, les séances de chant et comptines à la bibliothèque, les "playgroups" organisés par des associations de parents, et les tas d'activités payantes (danse, chant, sports, art etc...) qui existent.

On découvre de nombreuses activités dites familiales. Par exemple, des concerts philarmoniques dédiés aux familles: vous imaginez le bonheur des parents qui peuvent sortir faire des activités de "grands" sans avoir à payer de babysitter? Pour y être allée trois fois déjà je recommande chaudement! Il existe également des groupes de gymnastique ou yoga avec bébé, et même des séances de cinéma avec bébé où une lumière tamisée permet d'allaiter ou nourrir son enfant tout en regardant un film tous publics dont le niveau sonore est soigneusement controlé:

Mums & Bubs

Baby, you deserve a break!

Get the prams out because going to the movies is easier than ever! Hoyts is proud to bring you Mums and Bubs sessions. Screening at 11am every Wednesday!

And it's not just mums who are invited - any adult care-giver is welcome. The program provides a unique child-friendly cinema environment. Films are specially selected (G/PG/M), cinema lights are kept dimmed for feeding, sound levels are closely monitored. And if baby starts crying during the movie – it’s ok!

Je n'ai pas encore eu l'occasion d'essayer, mais ça viendra peut-être.

Elever ses enfants ici (voir plus bas l'article intitulé "Qui va garder les enfants?") est donc bien loin du cliché de femme au foyer (il s'agit très souvent des mères) confinée au périmètre de sa maison et son jardin. L'emploi du temps des petits (et des mamans) est bien chargé.

Pour ma part, sur les 3 journées où je suis avec mes filles, j'en garde une où on ne fait "rien de programmé". Pas d'horaire à respecter, on fait selon l'humeur ou le temps. S'il fait beau, on se retrouve généralement sur une plage ou dans un parc des alentours. Et on voit les copines, bien sûr!



On sent que les gens aiment les enfants ici. Au-delà des infrastructures et des activités présentes, les enfants recoivent beaucoup d'attention, de sourires, et de "high five" (ce geste amical qui consiste à taper la paume de la main levée de quelqu'un).  A plusieurs reprises on a voulu m'aider à calmer une petite crise de Miss I en lui offrant  une sucette, ou même un paquet de bonbons (dans une station service).  L'effet de suprise a eu raison de ses pleurs. Et la gentille offre a eu raison de ma réticence à user d'une telle arme dans la gestion de crise. Oh well...

lundi 17 août 2015

Do you speak English?

 On nous demande souvent si notre ainée commence à parler anglais. Quand elle est est arrivée ici, elle avait deux ans 1/2 et ne parlait que français. Elle avait été un peu exposée à l'anglais dans sa crèche française et à la maison quand elle était bébé (comme j'avais envie de lui transmettre cette langue, je lui parlais, lisais des livres et lui chantais des chansons en anglais. Mais quand elle a commencé à parler en français j'ai un peu abandonné). 

A notre arrivée on a multiplié les activités locales pour lui permettre d'entendre de l'anglais avant d'avoir une place en crèche. Et dès qu'elle est allée à la crèche, on nous a assuré que ça ne prendrait pas longtemps, quelques mois, avant qu'elle se mette à parler. Ils avaient d'autres enfants qui étaient arrivés sans comprendre ni parler anglais, et ce n'était qu'une question de temps. Surtout à cet âge.

I, si bavarde dans sa langue maternelle, a vite compris que parler en français ne fonctionnait pas. Elle a pourtant essayé, mais personne ne la comprenait. Elle est devenue beaucoup moins volubile, du moins à la crèche.
Au début on "répétait" un peu à la maison. Par exemple, je lui disais: "Si tu veux demander de l'eau,  tu peux dire "water, please", si quelqu'un t'embête, tu peux lui dire "stop" etc... Elle aimait bien essayer avec moi. Elle est passée par un stade où tout objet était "that one", et montrait ce qu'elle voulait en disant "that one (please)!". Les enseignantes nous assuraient qu'elle comprenait quasiment tout ce qu'elles disaient. Les petites routines et les répétitions aident évidemment. Et la structure que nous avons choisie n'accueille qu'une vingtaine d'enfants, entre 0 et 5 ans, ce qui est parfait pour se sentir à l'aise dans son environnement. Ce qui m'a aussi plu c'est que l'ambiance est familiale et que les frères et soeurs se voient et passent du temps ensemble. Il y a une pièce séparée pour les moins de 2 ans, mais dès qu'ils marchent ils aiment beaucoup aller voir ce que font les plus grands. Et les plus grands aident les petits et les prennent sous leurs ailes. I a d'ailleurs préféré jouer avec des plus petits qu'elle d'abord, des enfants au stade pré-verbal.

Quelques semaines plus tard, de l'anglais est apparu dans son vocabulaire. Elle me demandait ce que voulait dire tel ou tel mot (quelquefois un peu diffcile à reconnaitre!). Il y avait des mots d'enfants (wee wees) et des mots ou parties d'expressions courantes.
Et puis elle a commencé à parler à sa soeur en anglais de temps en temps. Par exemple: "Look, A!", "This (is) for you", "No, A, not like this". 

Au parc elle s'est mise à repousser les autres enfants qui venaient dans le bac à sable à grands coups de "Go away! No, you no play here! Go away!". Partager les jeux n'est pas encore son fort. Hum... Je préférais quand elle disait tout cela en français et que personne ne comprenait!

Puis elle a fait des "vraies" phrases avec un sujet et un verbe. Et maintenant après huit mois de crèche (elle y passe deux journées par semaine) on peut dire qu'elle comprend tout et se fait très bien comprendre. Elle m'appelle "mummy" de temps à autre, et apporte un peu d'anglais à la maison.

Depuis deux mois, elle passe le lundi matin à "la petite école", une sorte de classe maternelle encadrée par des enseignantes françaises. J'ai pensé que ça lui ferait du bien aussi de pouvoir jouer et faire des activités en français, même si nous parlons cette langue à la maison.

Le fait est, on n'a pas la même personnalité dans les deux langues je trouve, et je souhaite lui donner la chance d'explorer qui elle est en français. Son vocabulaire est beaucoup plus développé dans sa langue maternelle, bien sûr, et elle se sent totalement à l'aise. Une situation différente de la crèche, et je ne regrette pas ce choix. On a 20-25 minutes de route pour rejoindre la petite école, mais I adore y aller. Les enseignantes sont extras. Elles expliquent bien ce qu'elles font (la classe suit les thèmes des maternelles françaises, les enfants ont travaillé autour du cirque et puis maintenant explorent les cinq sens), et on sent beaucoup de chaleur humaine dans ce petit groupe d'une quinzaine d'enfants entre 3 et 5 ans. La plupart ont des parents francophones mais pas tous. Cette classe unique ne se réunit que une ou deux fois par semaine, pour notre part I n'y va que le lundi. Elle opère dans plusieurs quartiers d'Auckland et on peut se renseigner auprès de FRENZ, l'association de parents bénévoles qui gère ce groupe. 

Et ensuite à 5 ans, les enfants peuvent être scolarisés dans l'école primaire bilingue qui suit le programme néo-zélandais avec 3 journées en français et deux en anglais. Pour l'instant à Auckland il n'existe pas de structure offrant un enseignement en français après l'école primaire.

Parce que évidemment dans quelques années on ne nous demandera plus si nos filles parlent anglais, mais si elle parlent toujours français...






dimanche 9 août 2015

La boîte déjeuner

Lundi matin.  Je dois préparer le pique-nique de I qui passe la journée au jardin d'enfants français.  Petite journée s'entend,  de 9h à 13h. 

Je cherche des idées pour remplacer les sempiternels sandwiches de pain de mie et proposer à ma fille un repas à peu près équilibré. Et comme tout le monde, I apporte sa boîte ainsi que sa gourde d'eau.  Ces boîtes sont également très pratiques dans notre quotidien pour transporter l' indispensable collation dès qu'on part en vadrouille plus d'une heure (en plus de tout ce qu'on doit déjà transporter lorsque l'on quitte le périmètre de sécurité de la maison,  c'est à dire: un sac de vêtements de rechange pour I,  un sac de vêtements de rechange pour  A,  un sac de change pour A,  les gourdes d'eau,  la crème solaire et les lunettes de soleil ou les manteaux et bonnets selon la saison,  des mouchoirs,  un petit pot/bavoir/petite cuillère pour A, un jouet,  la poussette,  le vélo et le casque pour I ou un sac à dos pour la porter si elle refuse de marcher /faire du vélo,  de l'eau pour moi,  mon sac à main et toute ma tête !). Pfff ... 

Donc voici la jolie boîte à déjeuner de ce matin.  



Évidemment I n'avait presque rien mangé quand je l'ai récupérée,  trop occupée à jouer peut-être...
 

samedi 8 août 2015

Guide du ménage en hiver

Bien sûr comme partout, et surtout avec des enfants, on n'a jamais fini de ranger et nettoyer la maison. On pourrait y passer ses journées et ses nuits. Mais ici il y a une particuliarité qui s'ajoute à la longue liste des choses à faire: la chasse aux moisissures.

Les maisons étant tellement mal isolées et l'air étant si humide, on retrouve du moisi partout. Sur les murs, au plafond, sur le sol, les meubles, les fenêtres, les volets intérieurs, dans les placards et sur les vêtements si on les laisse plus d'une semaine sans les porter. On laisse pourtant les penderies ouvertes jour et nuit, mais rien n'y fait. C'est pareil chez nos amis. 

Régulièrement je mets donc mes gants et sors la bouteille d'eau de javel pour repousser l'ennemi qui revient sans cesse à la charge. 

Le matin, les vitres ruissellent d'eau, une particularité locale qui nous prive de la vue pendant plusieurs heures. Dans notre chambre (non chauffée), seul endroit où nous avons un thermomètre, on a souvent 11 ou 12 degrés au réveil. Utiliser un radiateur ne sert pas à grand chose car dès qu'il est éteint la chaleur s'en va. On en a quand même mis un dans la chambre des enfants mais il est allumé en quasi-permanence la nuit sinon il fait froid.

Bon. Vivement l'été! La bonne nouvelle étant qu'on sera officiellement au printemps le 1er Septembre.


lundi 3 août 2015

Une envie de baguette


Alors, ça m'a prise comme ça. Je venais d'emmener les filles à la crèche, elles n'avaient pas pleuré et tout s'était bien passé. Je m'assois au volant, j'allume le contact. Je me dis que maintenant je vais enfin pouvoir prendre mon petit-déjeuner en paix. Dans le désordre laissé par ces petites chéries certes, mais tranquille, sans être interrompue toutes les cinq secondes. Je commence à reculer dans la cour de la crèche. Mon ainée me fait au revoir avec sa main par la fenêtre. Elle sourit. Et là je me dis: et si j'allais chercher une baguette à la boulangerie française?

Le pain de mie tranché commence à me lasser.  Certaines de mes amies font elles-mêmes leur pain mais je n'ai pas encore réuni tous les ingrédients et trouvé le temps de m'y mettre.
Ce matin, j'ai juste envie de tartines avec du beurre et de la confiture, un café et voilà.

Quelques minutes plus tard je me gare à côté de ladite boulangerie qui fait également office de café (les cafés ici s'apparentent plus à nos salons de thé d'ailleurs, même si on y vient principalement pour boire du café. Il n'y a pas d'alcool mais des boissons chaudes, des gâteaux, des quiches, des sandwiches, ce qui est idéal pour la pause du matin ou du midi. Ils ferment généralement assez tôt vers 15h).  En terrasse un groupe de mamans discutent pendant que leurs petits jouent à vider par terre le contenu du sac de l'une d'entre elles. Mes mains écartent le rideau de perles multicolores qui chantent sur mon passage, et me voici devant mes baguettes! Petit plaisir que de demander en français "Bonjour, je voudrais deux baguettes et deux pains au chocolat s'il vous plait". Petit pincement au coeur au moment de payer les 15 dollars (9 euros) de l'addition.
Mais ressortir avec sa baguette sous le bras, saluer un travailleur maori souriant et détendu, longer les plages bordées de pohutukawas pour rentrer à la maison et savourer son trésor sur le balcon en écoutant un tui et des loriquets profiter de cette belle matinée d'hiver où il fait 20 degrés...
On est bien ici.


Retour chez nous

Back home! Le fait d'être partis quelques temps nous aide à nous rendre compte que chez nous c'est bien ici à Auckland maintenant. A Sydney je me sentais touriste, ici je reprends mon train train quotidien.
Et je retrouve avec grand plaisir les "pieds-nus" que l'on croise toujours aussi nombreux chaque jour. A Sydney, point de pieds-nus. Ici, ils font partie de mon quotidien et je me sens proche d'eux. Je ne vais pas me mettre à faire comme eux en hiver, mais je les comprends et je les aime.

On est bien là, à l'autre bout du monde.