Auckland

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jeudi 17 septembre 2015

De l'énergie du renouveau

Un départ. Une arrivée. Une énergie nouvelle. 

Malgré la fatigue accumulée des nuits hachées (ah, ces poussées dentaires qui durent des mois!), je suis en plein renouveau. Personnel et professionnel, les deux étant intimement liés.

J'ai tout d'abord renoué avec le théâtre et me suis présentée à des auditions pour jouer dans une pièce d'amateurs. Tout se passe par auditions ici, il faut prendre contact avec les metteurs en scène et souvent préparer un extrait de la pièce.  Et... j'ai été prise pour jouer un rôle dans une pièce d'Agatha Christie! Moi qui adorais jouer quand j'étais au lycée, je me suis demandée ce qui m'avait éloignée de la scène durant vingt ans  si longtemps. Je suis donc en train d'apprendre un rôle tout en faisant la cuisine, ce qui déconcerte beaucoup Miss I qui me regarde en me demandant "Qu'est-ce que tu dis, maman? Mais à qui tu parles?".

Et puis, j'ai découvert par hasard Diane Foreman, une auto-entrepreneuse kiwi dont le livre In the Arena m'a donné des ailes:


Inconnue en France très certainement, mais elle est devenue mon modèle. Et je suis sur le point de monter ma propre entreprise dans le domaine de l'éducation et du théâtre. 

Moi qui était bien contente d'être fonctionnaire en France car j'avais la sécurité de l'emploi, je suis en pleine métamorphose. En pleine renaissance: une femme nouvelle. Parce que de toutes façons je n'ai rien à perdre mais tout à gagner, je laisse parler la créatrice en moi. Et ça fait un bien fou.

Suspense suspense... La suite au prochain numéro!


lundi 7 septembre 2015

Pourquoi partir vivre à l'autre bout du monde?




Une petite escapade (sans les enfants!) au Musée Maritime qui  retrace notamment le parcours de ceux qui sont venus peupler la Nouvelle-Zélande: des premiers colons polynésiens entre 500 et 1300 après JC qui établirent la culture indigène Maori, aux explorateurs européens (Tasman 1642, Cook 1769, De Surville peu après), jusqu'à nos jours. 

Pourquoi quitter sa maison pour une terre presque inconnue à l'autre bout du monde?

Certains fuyaient une vie difficile, tandis que d'autres suivaient la promesse d'un avenir meilleur ou cherchaient l'aventure.
  


Dans notre cas, c'est certain, nous recherchions l'aventure! Nous n'avons tout de même pas sauté les pieds joints dans l'inconnu comme nous l'aurions peut-être fait à l'âge de vingt ans. Chéri (que je vais appeler Mr B dorénavant) avait un contrat avant de partir, ce qui veut dire visas de travail pour nous deux. Précieux (et coûteux!) sésames.

On avait toujours rêvé de partir vivre à l'étranger ensemble. Nous l'avions déjà fait chacun de notre côté avant de nous rencontrer (Grande-Bretagne et Emirats Arabes Unis pour moi, Maroc et Finlande pour Mr B), et on ne pouvait pas concevoir de passer le reste de notre vie au même endroit. J'étais d'ailleurs sur le point de demander une mutation dans les Dom Tom quand j'ai rencontré Mr B. Quelques années, une maison et deux enfants plus tard, c'était le moment. Un peu à contre-courant, quand tout le monde commence à (bien) s'installer dans la trentaine et à rembourser un prêt immobilier tous les mois, on a regardé la carte et on a fait la liste des pays où on voulait aller. Pour moi, c'était "n'importe où sauf... là où c'est dangereux, pollué, mysogine, trop religieux, trop froid, trop grand, trop étouffant, trop bétonné..." Au final, la liste des pays où je ne voulais pas aller était assez longue. Et il y a eu cette opportunité pour Mr B, un job soit en Australie ou en NZ. Deux pays qui étaient dans la bonne liste et où en plus on parlait anglais, ce que nous percevions comme une vraie opportunité pour nos filles (et pour nous aussi).

L'entretien s'est fait au téléphone, dans la langue des All Black. Mr B s'est bien débrouillé et a été invité à faire 30 heures d'avion pour venir voir 15 jours comment ça se passait sur le terrain au coeur de l'hiver néo-zélandais. Il est venu, ça lui a plu, il a signé son contrat et a repris l'avion dans l'autre sens. Notre deuxième fille est née 10 jours plus tard, et trois mois après on prenait place dans un A380.

Le visa de travail (valable entre 1 et 3 ans) est lié à un seul et unique emploi. Ironiquement pour Mr B, son visa stipule qu'il doit impérativement travailler au sein de sa compagnie actuelle, tandis que moi qui ai profité d'un "partnership" (sorte de rapprochement de conjoint pour conserver le langage de l'Education Nationale), je peux travailler où je veux. Mais si Mr B perd son emploi, son visa n'est plus valable et là les choses se corsent... C'est arrivé à la locataire qui nous précédait dans la maison, ayant perdu son travail, elle a eu quelques semaines pour retrouver un employeur qui sponsorise son visa, faute de quoi elle devait quitter le territoire. Elle est partie.

Les démarches pour obtenir un visa sont longues et n'ont rien à envier à la paperasse française. Nous avons mis du temps à réunir les documents, faire les passeports, passer les visites médicales avec un médecin agréé par Immigration NZ qui ne se trouve que dans trois villes de France (Bordeaux, Nice, Paris), avec radios des poumons pour les adultes, faire traduire des diplomes, obtenir des extraits de casier judiciaire etc...

Une fois tout cela envoyé et approuvé, on était prêt! Le travail de Mr B l'attendait, et l'aventure pouvait commencer. Au Musée Maritime, comme dans beaucoup d'endroits, on n'oublie pas de rappeler le rôle que joue l'immigration dans ce petit pays du Pacifique:

Les rivages de la Nouvelle-Zélande acceuillent toujours des immigrés. Notre nation continue à être façonnée par les diverses personnes qui viennent s'établir ici. Nous arrivons peut-être ici par des chemins différents mais nous partageons tous le même futur.
On se sent bien acceuilli, non?