Une petite escapade (sans les enfants!) au Musée Maritime qui retrace notamment le parcours de ceux qui sont venus peupler la Nouvelle-Zélande: des premiers colons polynésiens entre 500 et 1300 après JC qui établirent la culture indigène Maori, aux explorateurs européens (Tasman 1642, Cook 1769, De Surville peu après), jusqu'à nos jours.
Pourquoi quitter sa maison pour une terre presque inconnue à l'autre bout du monde?
|
Certains fuyaient une vie difficile, tandis que d'autres suivaient la promesse d'un avenir meilleur ou cherchaient l'aventure. |
Dans notre cas, c'est certain, nous recherchions l'aventure! Nous n'avons tout de même pas sauté les pieds joints dans l'inconnu comme nous l'aurions peut-être fait à l'âge de vingt ans. Chéri (que je vais appeler Mr B dorénavant) avait un contrat avant de partir, ce qui veut dire visas de travail pour nous deux. Précieux (et coûteux!) sésames.
On avait toujours rêvé de partir vivre à l'étranger ensemble. Nous l'avions déjà fait chacun de notre côté avant de nous rencontrer (Grande-Bretagne et Emirats Arabes Unis pour moi, Maroc et Finlande pour Mr B), et on ne pouvait pas concevoir de passer le reste de notre vie au même endroit. J'étais d'ailleurs sur le point de demander une mutation dans les Dom Tom quand j'ai rencontré Mr B. Quelques années, une maison et deux enfants plus tard, c'était le moment. Un peu à contre-courant, quand tout le monde commence à (bien) s'installer dans la trentaine et à rembourser un prêt immobilier tous les mois, on a regardé la carte et on a fait la liste des pays où on voulait aller. Pour moi, c'était "n'importe où sauf... là où c'est dangereux, pollué, mysogine, trop religieux, trop froid, trop grand, trop étouffant, trop bétonné..." Au final, la liste des pays où je ne voulais pas aller était assez longue. Et il y a eu cette opportunité pour Mr B, un job soit en Australie ou en NZ. Deux pays qui étaient dans la bonne liste et où en plus on parlait anglais, ce que nous percevions comme une vraie opportunité pour nos filles (et pour nous aussi).
L'entretien s'est fait au téléphone, dans la langue des All Black. Mr B s'est bien débrouillé et a été invité à faire 30 heures d'avion pour venir voir 15 jours comment ça se passait sur le terrain au coeur de l'hiver néo-zélandais. Il est venu, ça lui a plu, il a signé son contrat et a repris l'avion dans l'autre sens. Notre deuxième fille est née 10 jours plus tard, et trois mois après on prenait place dans un A380.
Le visa
de travail (valable entre 1 et 3 ans) est lié à un seul et unique
emploi. Ironiquement pour Mr B, son visa stipule qu'il doit
impérativement travailler au sein de sa compagnie actuelle, tandis que
moi qui ai profité d'un "partnership" (sorte de rapprochement de
conjoint pour conserver le langage de l'Education Nationale), je peux
travailler où je veux. Mais si Mr B perd son emploi, son visa n'est plus
valable et là les choses se corsent... C'est arrivé à la locataire qui
nous précédait dans la maison, ayant perdu son travail, elle a eu
quelques semaines pour retrouver un employeur qui sponsorise son visa,
faute de quoi elle devait quitter le territoire. Elle est partie.
Les
démarches pour obtenir un visa sont longues et n'ont rien à envier à la
paperasse française. Nous avons mis du temps à réunir les documents,
faire les passeports, passer les visites médicales avec un médecin agréé
par Immigration NZ qui ne se trouve que dans trois villes de France
(Bordeaux, Nice, Paris), avec radios des poumons pour les adultes, faire
traduire des diplomes, obtenir des extraits de casier judiciaire etc...
Une fois tout cela envoyé et approuvé, on était prêt! Le travail de Mr B l'attendait, et l'aventure pouvait commencer. Au Musée Maritime, comme dans beaucoup d'endroits, on n'oublie pas de rappeler le rôle que joue l'immigration dans ce petit pays du Pacifique:
|
Les rivages de la Nouvelle-Zélande acceuillent toujours des immigrés. Notre nation continue à être façonnée par les diverses personnes qui viennent s'établir ici. Nous arrivons peut-être ici par des chemins différents mais nous partageons tous le même futur. |
On se sent bien acceuilli, non?