Auckland

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lundi 17 août 2015

Do you speak English?

 On nous demande souvent si notre ainée commence à parler anglais. Quand elle est est arrivée ici, elle avait deux ans 1/2 et ne parlait que français. Elle avait été un peu exposée à l'anglais dans sa crèche française et à la maison quand elle était bébé (comme j'avais envie de lui transmettre cette langue, je lui parlais, lisais des livres et lui chantais des chansons en anglais. Mais quand elle a commencé à parler en français j'ai un peu abandonné). 

A notre arrivée on a multiplié les activités locales pour lui permettre d'entendre de l'anglais avant d'avoir une place en crèche. Et dès qu'elle est allée à la crèche, on nous a assuré que ça ne prendrait pas longtemps, quelques mois, avant qu'elle se mette à parler. Ils avaient d'autres enfants qui étaient arrivés sans comprendre ni parler anglais, et ce n'était qu'une question de temps. Surtout à cet âge.

I, si bavarde dans sa langue maternelle, a vite compris que parler en français ne fonctionnait pas. Elle a pourtant essayé, mais personne ne la comprenait. Elle est devenue beaucoup moins volubile, du moins à la crèche.
Au début on "répétait" un peu à la maison. Par exemple, je lui disais: "Si tu veux demander de l'eau,  tu peux dire "water, please", si quelqu'un t'embête, tu peux lui dire "stop" etc... Elle aimait bien essayer avec moi. Elle est passée par un stade où tout objet était "that one", et montrait ce qu'elle voulait en disant "that one (please)!". Les enseignantes nous assuraient qu'elle comprenait quasiment tout ce qu'elles disaient. Les petites routines et les répétitions aident évidemment. Et la structure que nous avons choisie n'accueille qu'une vingtaine d'enfants, entre 0 et 5 ans, ce qui est parfait pour se sentir à l'aise dans son environnement. Ce qui m'a aussi plu c'est que l'ambiance est familiale et que les frères et soeurs se voient et passent du temps ensemble. Il y a une pièce séparée pour les moins de 2 ans, mais dès qu'ils marchent ils aiment beaucoup aller voir ce que font les plus grands. Et les plus grands aident les petits et les prennent sous leurs ailes. I a d'ailleurs préféré jouer avec des plus petits qu'elle d'abord, des enfants au stade pré-verbal.

Quelques semaines plus tard, de l'anglais est apparu dans son vocabulaire. Elle me demandait ce que voulait dire tel ou tel mot (quelquefois un peu diffcile à reconnaitre!). Il y avait des mots d'enfants (wee wees) et des mots ou parties d'expressions courantes.
Et puis elle a commencé à parler à sa soeur en anglais de temps en temps. Par exemple: "Look, A!", "This (is) for you", "No, A, not like this". 

Au parc elle s'est mise à repousser les autres enfants qui venaient dans le bac à sable à grands coups de "Go away! No, you no play here! Go away!". Partager les jeux n'est pas encore son fort. Hum... Je préférais quand elle disait tout cela en français et que personne ne comprenait!

Puis elle a fait des "vraies" phrases avec un sujet et un verbe. Et maintenant après huit mois de crèche (elle y passe deux journées par semaine) on peut dire qu'elle comprend tout et se fait très bien comprendre. Elle m'appelle "mummy" de temps à autre, et apporte un peu d'anglais à la maison.

Depuis deux mois, elle passe le lundi matin à "la petite école", une sorte de classe maternelle encadrée par des enseignantes françaises. J'ai pensé que ça lui ferait du bien aussi de pouvoir jouer et faire des activités en français, même si nous parlons cette langue à la maison.

Le fait est, on n'a pas la même personnalité dans les deux langues je trouve, et je souhaite lui donner la chance d'explorer qui elle est en français. Son vocabulaire est beaucoup plus développé dans sa langue maternelle, bien sûr, et elle se sent totalement à l'aise. Une situation différente de la crèche, et je ne regrette pas ce choix. On a 20-25 minutes de route pour rejoindre la petite école, mais I adore y aller. Les enseignantes sont extras. Elles expliquent bien ce qu'elles font (la classe suit les thèmes des maternelles françaises, les enfants ont travaillé autour du cirque et puis maintenant explorent les cinq sens), et on sent beaucoup de chaleur humaine dans ce petit groupe d'une quinzaine d'enfants entre 3 et 5 ans. La plupart ont des parents francophones mais pas tous. Cette classe unique ne se réunit que une ou deux fois par semaine, pour notre part I n'y va que le lundi. Elle opère dans plusieurs quartiers d'Auckland et on peut se renseigner auprès de FRENZ, l'association de parents bénévoles qui gère ce groupe. 

Et ensuite à 5 ans, les enfants peuvent être scolarisés dans l'école primaire bilingue qui suit le programme néo-zélandais avec 3 journées en français et deux en anglais. Pour l'instant à Auckland il n'existe pas de structure offrant un enseignement en français après l'école primaire.

Parce que évidemment dans quelques années on ne nous demandera plus si nos filles parlent anglais, mais si elle parlent toujours français...






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